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Les étrangers dans le circuit national tunisien : entre attraction et controverse

Dernière mise à jour : 30 oct.

Depuis plusieurs mois, une nouvelle dynamique s’installe dans le padel tunisien : la présence de joueurs étrangers dans presque chaque tournoi du circuit national. Cette tendance, qui attire autant de curiosité que de débats, soulève des questions sur l’avenir du padel en Tunisie et sur la place des athlètes locaux dans cette évolution.

Des étrangers bien installés en Tunisie

Certains joueurs étrangers ont choisi de s’installer durablement en Tunisie et de s’intégrer pleinement dans le circuit. C’est le cas de l’Espagnol Javier Redondo, actuel numéro 1 du classement national, ou encore de Albert Freixas, 6ème au classement. Leur présence régulière et leur haut niveau de jeu apportent indéniablement de la compétitivité et rehaussent la qualité des tournois.

D’autres venus ponctuellement

À côté de ces résidents, d’autres étrangers ne font que des passages éclairs : ils viennent le temps d’un tournoi, souvent associés à un joueur tunisien, et repartent dès la fin de la compétition.

Exemple frappant : la 26ème étape à La Marsa

Lors de la récente 26ème étape du circuit, à La Marsa, la présence étrangère était particulièrement marquée :

  • En finale P1000 femmes, les quatre joueuses étaient étrangères : les Espagnoles Judit Casado et Lucia Vicente face aux Françaises Marie Boura et Vinciane Remy.

  • En finale P1000 hommes, on retrouvait un mélange : deux Espagnols (Redondo et Freixas) et deux Tunisiens. Autrement dit, 75 % des finalistes de cette étape étaient étrangers.

Ces chiffres traduisent une réalité : le circuit tunisien attire de plus en plus d’étrangers, parfois au point de supplanter la présence locale dans les phases finales.

Finale P1000F Padel Marsa
Finale P1000F Padel Marsa

Pourquoi cette tendance ?

Les avis divergent. Certains estiment que cette ouverture est bénéfique : elle élève le niveau du padel en Tunisie, permet aux joueurs locaux de se confronter à une intensité plus forte, et attire l’attention internationale.Mais d’autres y voient une dépendance inquiétante. Des rumeurs circulent selon lesquelles certains Tunisiens couvriraient toutes les charges des étrangers (voyage, hébergement, inscriptions) simplement pour jouer à leurs côtés. Pour certains observateurs, ce choix traduit un manque de confiance dans les joueurs tunisiens ou une volonté de contourner la domination de Redondo, jugé trop fort pour être battu par un binôme 100 % tunisien.

Le cas Redondo

La figure de Javier Redondo cristallise particulièrement les discussions. Non seulement il enchaîne les victoires et s’impose comme le joueur à battre, mais des informations – encore non confirmées – circulent sur les conditions de ses partenariats : il serait parfois convenu que l’intégralité de la cash prize lui revienne, laissant à son partenaire tunisien uniquement les points du classement. Si cela s’avère exact, cela soulève des interrogations sur l’équité sportive et financière dans le circuit.

Entre opportunité et défi pour le padel tunisien

La présence étrangère est une chance, car elle place la Tunisie sur la carte du padel international et donne plus de visibilité aux tournois. Mais elle pose aussi des défis :

  • Comment préserver et valoriser les talents locaux ?

  • Comment trouver un équilibre entre ouverture internationale et soutien aux athlètes tunisiens ?

  • Et surtout, comment construire une identité nationale forte dans un circuit où les étrangers dominent souvent les podiums ?

Ce phénomène, loin d’être anodin, mérite réflexion. Car si les étrangers apportent une valeur ajoutée certaine, l’avenir du padel tunisien dépendra avant tout de la capacité des joueurs locaux à s’imposer et à faire vibrer le public tunisien par leurs propres exploits.

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